Il semble qu’il existe en France une confusion entre l’internet mobile qui représente l’accessibilité d’un site web par un smartphone et les forfaits « internet mobile » qui sont les forfaits de téléphonie avec accès à internet (3G, edge…) d’Orange, SFR et Bouygues Telecom. Dans cet article, nous nous intéresserons à la première définition.
Sur les smartphones, il y a différentes façon d’accéder à des services, dont généralement les applications qui se connectent souvent à internet et les sites web accessibles par les navigateurs.
Souvent, lorsqu’on utilise son smartphone pour surfer sur le web, il faut zoomer dézoomer, aller à gauche, à droite… sur un site. Même si ces sites restent très lisibles, les sites web ne sont pas particulièrement adaptés à la petite taille de nos écrans de smartphones. Pour améliorer le confort et augmenter le temps passé par les utilisateurs sur un site, des sites web mobiles dédiés sont apparus, parallèlement à la montée de l’HTML5. Les sites web mobiles sont des déclinaisons au format mobile des sites web classiques, qui présentent l’avantage, de faire en plus appel à quelques fonctionnalités des smartphones (GPS, vidéo…) grâce à l’HTML5. L’HTML5 n’en est, pour autant, encore qu’à ses débuts et, si quasiment toutes les fonctionnalités d’un téléphone mobile sont utilisables à partir d’un site web mobile, il y a un double problème. Le premier problème vient de la multitude de navigateurs (il y a un manque d’homogénéité), le second vient de l’adoption ou des mis à jour des navigateurs par les utilisateurs.
Passée cette distinction entre site web et site web mobile, on peut se pencher sur la question de la concurrence que représentent les sites web mobiles face aux très tendances applications mobiles.
Aujourd’hui, les applications mobiles donnent indéniablement toute l’amplitude des fonctionnalités d’un smartphone et la meilleure expérience utilisateur. Les applications peuvent exploiter toute la puissance du terminal, effectuer un pré-chargement des données et donc être plus rapide, un avantage sur la 3G parfois moyenne qui altère rapidité et qualité des sites web mobiles. Il y a aussi l’interaction avec le contenu multimédia du terminal qui touche directement les utilisateurs et bien d’autres fonctionnalités. Cependant, les sites web mobiles connaissent une croissance encore plus forte que celle des sites web au début d’Internet et viendront rapidement jouer sur les plates-bandes des applications mobiles.
Morgan Stanley (une banque d’investissement) a indiqué que l’Internet mobile se développe actuellement plus rapidement que l’Internet fixe. Il est estimé que le bouleversement dans la vie des gens sera encore plus fort qu’on ne l’imagine aujourd’hui. En 2008, 150 000 sites Internet étaient prêts pour les téléphones portables. Depuis, les sites web mobiles ont connut une croissance extraordinaire de 2000% pour atteindre 3,01 millions de sites mobiles en 2010. Regardons ce graphique montrant la proportion de sites web, classés par leur nombre de visites, ayant une déclinaison mobile.
Alexa a ainsi répertorié que sur les 1 000 premiers sites en nombre de fréquentation , 40,1 pour cent sont compatibles avec des téléphones portables. Sur les 10 000 sites les plus fréquentés, 29,7 pour cent sont compatibles avec des téléphones mobiles. Par contre, sur les 500 000 sites les plus visités, le nombre total de sites compatibles à la téléphonie mobile décroit pour n’atteindre que 19,3 pour cent. Le chemin est donc encore long avant que tous les sites web ne bénéficient d’une déclinaison mobile.
Si les applications natives pour les plateformes telles que iOS, Android, BlackBerry (…) connaissent une croissance folle, les sociétés choisissent de plus en plus une solution Internet mobile unique pour leur contenu. Les marques peuvent maintenant créer une seule présence Internet mobile qui fonctionne sur tous les téléphones portables sans les limitations, les coûts ou les soucis d’entretien des plateformes d’applications multiples. L’internet mobile vous laisse aborder tous vos clients sans avoir à renoncer aux utilisateurs iPhone, Androïd ou Windows mobile, notamment si vous n’avez pas le budget pour développer sur chaque Os. Une autre raison peut vous faire pencher vers le choix du site web mobile : le repérage de votre marque par l’utilisateur.
« Même sur un système unique comme l’iPhone, les utilisateurs ont déjà de plus en plus de mal à s’y retrouver au sein de centaines de milliers d’applications. 70% des internautes anglo-saxons (ou britanniques) préfèrent consulter du contenu média depuis le navigateur internet mobile plutôt qu’au travers des applications. » Etude Orange – TNS Exposure 2010
C’est à double tranchant, les applications mobiles natives peuvent, si elles sont originales et qu’elles proposent des services adaptés et supplémentaires par rapport à votre site web, bénéficier véritablement à votre marque. Comme par exemple, l’application iPhone de la marque de restaurant Exki qui analyse l’équilibre alimentaire de vos repas et vous offre des bons de réduction sur votre éco citoyenneté ! Par contre, si vous ne proposez que le pale reflet de votre site en application (même gratuite) sans réelle valeur ajoutée, l’effet sera contraire et votre marque sera connotée négativement.
Lorsque vous réalisez une version mobile de votre site web de façon simple et claire, les utilisateurs comprennent facilement et concrétisent l’acte d’achat rapidement. Si le nombre d’élément est limité et un parcours utilisateur tourné vers l’achat du service, alors la satisfaction du client sera forte. Remarquons les efforts de la SNCF pour augmenter sa mobilité et ses interactions avec ses clients. Le site web mobile mis en place permet de réserver facilement et rapidement ses billets de train et est un bon exemple de site web mobile réussi et efficace, qui de plus, est plus agréable que le site web lui même.
La question de la monétisation sur les sites web mobile reste à éclaircir. Les applications natives ont le bénéfice d’être très bien encadrées dans les appstores et d’être bénéficiaires grâce à la vente directe. C’est plus compliqué pour les applications mobiles qui jouent dans la cours de l’internet ouvert. Concernant les sites web mobiles, qui ne peuvent pas être achetés comme des applications, d’autres formes de monétisation sont possibles. Pourquoi pas voir un site web mobile sous forme SaaS (Software as a Service) payant, ou encore simplement y faire de la publicité ?