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Ce marché très stratégique pour les marques, les entreprises et les éditeurs demande une certain recul et un regard objectif. Pour bien comprendre les tenants et aboutissants de ce marché en explosion et en évolution technique constante, il était important pour Synbioz de vous passer en revue ce qui s’y passe afin que vous soyez mieux informé pour le développement de vos applications.
Le marché des Smartphones est en constante progression, devenu un critère de choix parmi les consommateurs mais aussi pour les entreprises, marques et développeurs qui y découvrent toute l’étendue des possibilités de la mobilité. ¨Lorsque l’on observe la tendance sur le marché, 70 % à 80 % de l’ensemble des téléphones mobiles vendus l’année prochaine devraient être des Smartphones » déclare Florian Seiche, directeur de HTC pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.
Et c’est sur ce marché que les éditeurs d’OS, les opérateurs ou les fabricants de terminaux se tirent des boulets rouges, parfois médiatiques et parfois technologiques. Pour mieux comprendre, faisons un panorama du marché mobile actuel en Europe et aux USA. Nous laissons délibérément le marché Asiatique (énorme sur les smartphones) de coté cette fois ci car il pourrait y être l’occasion d’un article à lui seul.
Sur les marchés Allemand , Anglo-saxon, Espagnol, Italien et Français, d’après l’étude menée par le cabinet d’analyses Américain Comscore, l’OS mobile Symbian (en Open Source) de Nokia serait leader, suivi de l’iOS d’Apple. Microsoft reste néanmoins deuxième sur le marché des OS mobiles en Espagne et en Italie malgré la chute spectaculaire de ses parts de marchés ces dernières années. Néanmoins, on estime que la part de Microsoft devrait doubler d’ici 2015 grâce au lancement de son nouvel OS Windows Phone 7. Et Androïd me direz vous ? Dans les faits, Androïd reste encore marginal en Europe mais sa progression est fulgurante. D’autant plus sur le marché Américain où il est devenu ces six derniers mois le choix d’un tiers des consommateurs dans l’achat de leur smartphone. Blackberry (RIM) reste toutefois leader sur le marché Américain, mais accuse un net recul (-5% de part de marché) depuis janvier 2010, derrière l’iOS d’Apple.
Commençons par celui qui accuse la plus nette progression, Androïd. On retrouve naturellement le plus de smartphone Androïd aux États-Unis (66%), suivi de la Chine (13%), le Royaume Uni (4%) et la France (2%). Viennent ensuite le Japon, l’Allemagne, la Corée, l’Espagne, le Canada et la Suède.
Si on regarde de plus près l’évolution d’Androïd sur le marché Américain, il a connu une progression de 16% entre le premier et le second semestre 2010 contre 4% pour l’iPhone, ce qui amplifie la régression de part de marché de Symbian, Windows, Linux et RIM. Et le creux continuera certainement car les intentions d’achat de smartphones sous Androïd sont estimées à 30% en mai 2010.
Mais quels sont les raisons du succès éclair d’Androïd ?
Ils sont simples : un OS ouvert, beaucoup d’applications gratuites et des revenus publicitaires plus fort que sous les autres plateformes.
Si nous faisons une comparaison de l’Androïd Market à celui de l’Appstore, il y apparaît un écart important en terme de nombre d’applications disponibles sur les markets. L’Androïd Market en compterait près de 100 000 contre 300 000 pour le second. Pourtant les taux de téléchargements d’applications sont relativement proche. Au mois de Juillet 2010, les consommateurs de l’Androïd market ont téléchargé prés de 8 applications gratuites contre 7 sur l’Appstore et 1 application payante contre 2. A priori, le développement d’application sur iPhone serait à privilégier pour leur rentabilité pour les marques et les développeurs car leurs revenus seraient plus forts. Sauf que les utilisateurs d’Androïd cliquent 81 fois plus sur les publicités des applications que les utilisateurs de l’iPhone. On comprends mieux pourquoi Google affiche un CA records le trimestre dernier, nous y reviendrons.
Mais la véritable qualité d’Androïd est son ouverture et sa gratuité. Il est disponible en Open Source pour les constructeurs ce qui permet à Androïd d’avoir une offre plus large de téléphone comparés au système fermé d’Apple. Le seul point noir d’Androïd concerne ses mises à jour qui sont développées en cycle court pour tirer le meilleur des possibilités d’Androïd, le plus rapidement possible. Sur le papier, le concept est très bien mais selon les multiples constructeurs, il est difficile de les à mettre en place car elles sont couteuses et ces ressources pourraient être attribuées à la R&D de nouveaux terminaux.
Le succès de l’iPhone est incontestable. Une recette ingénieuse mêlant développeur, utilisateur, entreprise et un OS très séduisant et surtout UN téléphone performant avec 300 000 applications disponibles dans l’Appstore. Ce succès de l’iPhone c’est 20 % de part de marché en Europe selon Comscore et 24 % sur le marché Américain. Malgré les dernières directives d´Apple sur les façons de développer les applications qui font grincer les dents des développeurs; il reste un système privilégié par ces derniers (« D’après le cabinet IDC et du site Appcelerator, 59 % des développeurs d’applications préfèrent les perspectives qu’offre Android, 35 % celles d’Apple. »). Nous n’en dirons pas plus sur l’iPhone dans cet article qui ne serait que répéter ce que l’on sait déjà. Pour résumer, iPhone reste la valeur sûre des Smartphones.
C’est la grande attente du moment, Windows phone 7. Nouvel Os pour la firme de Redmond qui entend revenir sur le devant de la scène avec cet OS. Oubliez votre Windows 6.5, Microsoft est parti d´une page blanche et nous promet une nouvelle expérience utilisateur. C’est en tout cas ce que Microsoft doit faire pour revenir sur le marché prometteur des Smartphones. Dans la même logique que Microsoft nous a habitué, ce sera un OS où tout le monde pourra se retrouver. La fameuse application Office intégrée pour les pros, le Hub Xbox live pour les joueurs, Zune pour les mélomanes et une meilleure intégration des réseaux sociaux pour y retrouver ses proches. Tout le monde y est représenté mais son futur succès dépendra de ses applications. Et là, les déclarations de microsoft sont claires et laissent perplexe, « nous allons privilégiez les applications de qualités plutôt que le nombre ».
Une stratégie différente de ses homologues mais qui nous apparait peu convaincante. Le Microsoft Market place ne compte aujourd’hui que 6 000 applications. Même si Microsoft a simplifié la manière dont les applications sont développées, il reste à voir si les développeurs voudront de nouveaux se pencher sur Windows. Séduire les développeurs est la clé, espérons que Microsoft l´a compris et ne bloque pas les entrées sur leur Market. Toutefois, on peut espérer que les développeurs renouent avec Microsoft pour ce nouvel Os, où il y a de la doc, un environnement plus sain pour développer et notamment une large distribution de son mobile avant la sortie.
Si Blackberry et Nokia sont encore les premiers mondiaux sur les mobiles, surtout classiques, ils sont de plus en plus en difficulté sur le marché des Smartphones. Blackberry a su rester la marque des pros grâce a une sécurité plus accrue et c’est principalement ce qui a séduit les entreprises (surtout dans le secteur bancaire) même si aujourd’hui cela est contestable. Il continue à être un acteur incontournable de part la qualité de ses produits comme le Curve ou le nouveau Torch qui connaissent un certain succès.
Et de son coté, Nokia, positionné entre téléphones de très bonnes qualités (malgré ce que peut dire Jobs) et téléphones de qualités très moyennes, va concentrer son énergie sur son prochain Os Meego aidé par son alliance avec Intel.
Le développement d´application native, outre le coup médiatique d´avoir son application mobile, doit être un choix raisonné pour les entreprises. Une application mobile est très intéressante lorsqu’elle utilise les fonctions intrinsèques du téléphone comme l´accéléromètre, l´appareil photo, le gyromètre (…) qui ne peuvent pas être utilisées par une application web. En tous cas, pas encore, car avec l’arrivée de l’HTML5, ces fonctionnalités pourraient bientôt être exploitable par une application web. Pour les entreprises, les couts engendrés pour développer une application présente sur toutes les plateformes sont très forts puisqu’ils sont synonymes de développement sur chaque Os. Sans compter le développement sur les tablettes qui demande une spécification due à leur taille d´écran. C’est en général ce que peuvent dire certaines entreprises. Chez Synbioz nous avons fait le choix d’utiliser le framework Titanium. Ce framework permet de développer sur plusieurs plateformes (cross-platform) des applications natives mobiles, tablettes et desktop en utilisant nos compétences web. Ceci nous permet de développer sur toutes les plateformes à un coût maitrisé.
Donc pour reprendre, une entreprise doit en aval bien identifier ses réels besoins. Si son objectif est de diffuser ses services (qui ne demandent pas de fonctions spécifiques du téléphone) alors il sera judicieux de développer une application web qui pourra être lues par tous les terminaux et qui sera donc plus rentable. Si au contraire, elle attaque un marché spécifique ou utilise les fonctionnalités du téléphone alors elle a toutes les raisons de croire qu’elle fait le bon choix en développant nativement.
Facile ! Google évidemment. Mais pourquoi?
Parce que Google capte toutes les recherches à partir des mobiles. Selon la régie publicitaire Chiquita, les recherches internet mobiles sur l´iPhone serait de 97% sur Google. Sans compter la recherche à travers la barre d’outils Safari d’Apple pour mobile qui affiche un trafic vers Google de 49%. Ce n’est pas tout, car en terme de recherche en ligne, les utilisateur utilisent la page d’accueil de Google à 42,24%. Ce qui laisse très peu de place pour Yahoo (2,25%) et Bing (1%).
En regardant ces statistiques, il est clair que le grand gagnant est Google, car si la part de marché des recherches est aussi forte sur iPhone, elles sont aussi très fortes sur les autres terminaux et incontestablement sur Androïd. Pour être plus précis, Google règne en maitre sur la publicité sur internet mais aussi sur mobile. Et c’est à ce moment qu’on se rend compte de la réelle stratégie de Google en s’imposant dans les mobiles.
A savoir : Google mise sur un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars en rythme annualisé sur ce segment en plein essor.
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