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En changeant les termes de son API, Twitter ne remercie pas les développeurs qui ont fait son succès.
Twitter, la célèbre application web développée sous Ruby on Rails fête ses 5 ans d’existence. Un service web de micro-blogging qui a énormément de succès dans le monde grâce à la particularité de ses messages à 140 caractères. Chaque semaine, c’est un milliard de Tweets qui sont envoyés pour parler de sujets légers mais aussi d’événements plus graves comme les insurrections dans les pays d’Afrique du Nord ou les tremblements de terre au Japon.
Et c’est quelques jours précédant ce cinquième anniversaire que Ryan Sarver, (directeur de la plateforme twitter) (http://twitter.com/#!/rsarver), a annoncé qu’il voulait un Twitter unifié. Selon lui, un Twitter unifié ne peut se concrétiser qu’avec des clients Twitter cohérents et en adéquation avec les règles d’utilisations de l’API Twitter. Serait-ce là un pied de nez aux développeurs qui ont participé à son succès ?
Twitter a clarifié sa position face aux applications tierces qui utilisent son API. Depuis 5 ans, un grand nombre de clients tiers se sont développés. Au début et pour beaucoup, ce n’était qu’un simple remaniement graphique, quelques uns sont devenus de véritables CRM social et d’autres ont apporté du contenu en enrichissant Twitter.
Twitter a pris position face à la première catégorie d’application tierces : la start-up à l’oiseau bleu ne veut simplement plus de clients Twitter qui font fondamentalement la même chose qu’elle. Ceux qui reproduisent l’envoi de tweets et son affichage, et ceux qui changent le vocabulaire de l’application web sont tout simplement bannis. La réponse de Ryan Sarver à propos de ces clients Twitter est claire:
«Developers ask us if they should build client apps that mimic or reproduce the mainstream Twitter consumer client experience. The answer is no.» Ryan Sarver n’interdit pas les clients tiers qui existent actuellement mais il rappelle qu’ils doivent respecter les conditions d’utilisation du service web sous peine d’être blacklistés temporairement ou complètement.
Ce qui est clairement explicité dans les termes de l’API II. 1. C. : « Your application should not: replicate, frame, or mirror the Twitter website or its design. »
Si les clients existants ne seront pas tout de suite impactés par cette décision, il est néanmoins capital qu’ils restent attentifs aux règles de confidentialité et d’utilisation de Twitter.
Quant à ceux qui réfléchissaient à construire un business-model autour de Twitter, ils devraient y réfléchir à deux fois. Voici pourquoi.
Comme évoqué précédemment, il reste un certain nombre d’applications qui peuvent continuer d’évoluer avec Twitter. Ce sont les applications tierces qui apportent d’autres fonctionnalités au service ou celles qui échangent des données avec Twitter pour assouvir d’autres finalités. Pour l’heure, elles ne sont pas affectées par le changement des règles d’utilisation de l’API Twitter. SocialFlow, HootSuite, Foursquare ou encore le célèbre Seesmic de Loïc Lemeur peuvent donc continuer d’exister, à condition qu’ils apportent leur lot d’innovations…
Twitter reste encore relativement marginal en France bien les utilisateurs commencent à comprendre la diversité de son utilité. Son nombre d’usager augmente chaque jour. Aujourd’hui, Twitter fait partie des grands réseaux sociaux mondiaux, mais comparativement à FaceBook, ses revenus sont faibles. Cela fait maintenant 5 ans que Twitter cherche son business model. Les investisseurs qui lui ont permis d’avoir une dimension internationale font de plus en plus pression : ils doivent impérativement trouver un moyen de se monétiser.
A la fin de l’année dernière, après un an chez Twitter, le nouveau PDG (Dick Costolo) a la charge de développer le modèle économique. Il remplace Evan Williams qui pourra, lui, se préoccuper de la stratégie de l’entreprise. Ces quelques changements internes chez Twitter ont contribué au processus qui nous a amené la nouvelle version de Twitter. Cette nouvelle version est beaucoup plus adaptée aux comptes « promoted » (présents dans les suggestions) ou encore les tweets promoted, promoted products, selon nos centres d’intérêt évidemment pour ne pas diffuser l’expérience utilisateur…
Aujourd’hui, Ryan Sarver interpelle certains clients tiers dupliquant Twitter ou qui monétisent les flux de tweets. Sous couvert de protéger l’expérience utilisateur, Twitter voit dans la prolifération de ces clients une réelle nuisance à ses intérêts. En effet, plus que l’argumentation de l’expérience utilisateur, c’est pour éviter la fuite de différents canaux de monétisation dont Twitter pourrait bénéficier.
Or, si l’argumentation de la cohérence d’expérience utilisateur a du sens, il ne faudrait pas oublier que la prolifération de clients tiers a fortement participé à son succès.
La machine était en marche depuis un moment ; les achats des meilleurs clients tiers sur différentes plates-formes l’annonçaient déjà : Twitter évolue. Les fonctionnalités des applications tierces ont été progressivement intégrées à la nouvelle version de Twitter, en plus de l’ajout monétisation. Nous ne serions vous conseiller de suivre le blog de Twitter si vous ne le faites pas déjà.
Twitter est un outil très pertinent dans un processus de veille ou de promotion de marque. Maintenant que Twitter a une base importante d’utilisateurs, il n’a plus besoin de clients tiers et ils lui sont même néfastes. Twitter est devenu une importante entreprise qui doit faire du bénéfice, prospérer et rendre des comptes à ses investisseurs. Nous espérons pour Twitter que ce changement de stratégie lui sera bénéfique, que son business model marchera et qu’il continuera à devenir de plus en plus populaire.
Pour ceux qui ont basé leur business model sur Twitter, ils savaient tous que cela ne durerait pas ad vitam aeternam. Et à tous ceux qui restent approuvés par Twitter, il s’agit d’un tournant qu’il va falloir prendre en compte dans votre stratégie. Il se peut très bien que vos innovations soit intégrées dans la prochaine version de Twitter et que vous soyez à votre tour black listés…
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