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Mince, en retard le premier jour, ça commence bien…
Tom rangea nerveusement son portable dans sa poche en avançant à grands pas sur l’avenue de Dunkerque, à Lambersart. C’était ce genre d’artère de centre-ville remplie de supérettes, de fast-foods et d’agences immobilières — difficile d’imaginer une société d’informatique ayant pignon sur une rue comme celle-là.
Pourtant, c’était bien la bonne adresse : face à une station-service, serrée entre une banque et une boulangerie, une petite porte à ouverture magnétique était surplombée d’une enseigne annonçant fièrement « Synbioz : solutions web et mobiles ».
Tom sonna à l’interphone, et bientôt la porte fut déverrouillée et il entra.
Un escalier et une porte plus tard, Tom se trouvait au milieu d’une pièce lumineuse contenant une petite dizaine de bureaux, certains vides, d’autres occupés. Il salua les occupants, essayant — en vain — de mémoriser les nouveaux prénoms et les nouvelles têtes qui peupleraient désormais son quotidien.
Il traversa ensuite tour à tour une salle de réunion avec une grande table, une cuisine, et un couloir qui le mena à un second open-space avec davantage de bureaux et de nouveaux collègues. De retour dans la première pièce, il s’assit à un bureau et alluma pour la première fois… son Mac.
Tom n’avait jamais travaillé sur une machine de ce genre. Premier contact : le clavier. Tapotant dans le terminal pour configurer sa machine, il eût bien du mal à mémoriser les combinaisons de touches correspondant aux accolades, crochets, underscores et autres pipes. Il fut également surpris par les connectiques propriétaires, aussi étrangères pour lui que peut l’être un bon welsh pour un habitant du Sud-Ouest ; il parvint néanmoins à mettre son poste de travail sur pied et à trouver ses marques dans un temps raisonnable, grâce à l’aide de ses voisins plus habitués que lui aux us et coutumes du matériel made by Apple. Il préféra toutefois une bonne vieille souris au trackpad qui semblait désormais être de rigueur dans cet écosystème.
Une fois la machine domptée, il était temps d’apprendre plus en détail qui étaient les êtres humains autour de lui. Ça tombait bien : ils avaient tout prévu.
Tom passa le plus clair de sa deuxième journée à s’asseoir avec chacun de ses nouveaux collègues afin qu’ils lui expliquent la vie chez Synbioz, leur propre quotidien, et tout simplement qui ils étaient.
Il rencontra ainsi, pêle-mêle : un web designer musicien aux longs cheveux, un chef de projet expert en Docker, le fondateur de Synbioz qui tapait sur un imposant TypeMatrix, l’assistante de gestion qui lui remit sa clé et autres badges, un développeur back-end amateur de bons mots et danseur émérite, un autre fan de séries et de japanimation, un référent technique féru de metal… Apparemment, un autre de ses collègues serait absent toute la semaine car il était parti faire du kayak au Canada. Les échanges s’annonçaient enrichissants !
Synbioz comptant également quelques employés travaillant à plein temps en remote, la journée s’acheva par quelques calls destinés à faire connaissance avec ces derniers, qui achevèrent de dissiper les dernières appréhensions du nouveau venu. Il sentait que l’aspect humain qu’on lui avait promis était au rendez-vous !
Qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter ?
Le temps était venu pour Tom de prendre son tour dans la rédaction d’un article pour le blog de Synbioz. Après avoir hésité entre différents sujets, il avait accepté la suggestion de ses pairs d’écrire quelques mots sur l’onboarding au sein de l’équipe, s’agissant d’un aspect que celle-ci souhaitait améliorer autant que possible pour que les nouveaux venus soient plus rapidement à l’aise dans leur travail et leurs rapports interpersonnels. Il était bien d’accord et avait grandement apprécié leurs efforts, mais encore fallait-il trouver une manière de l’expliquer qui leur rende hommage.
Et si je…
C’était cela : il allait l’écrire comme on écrirait une nouvelle, afin de rendre le plus ludique possible un sujet qui peut paraître banal au premier abord — après tout, c’est ainsi qu’il l’avait vécu, grâce à eux.
Comment ça a commencé, déjà ? Ah oui : j’étais en retard…
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